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04-03-2019
Un nouveau quota de salmonidés, pourquoi ce choix ?

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Pourquoi votre Fédération a-t-elle fait le choix d’une diminution du nombre de captures de truites autorisées par jour et par pêcheur, notamment concernant la truite fario ?

Tout d’abord, il faut bien avoir conscience de la raréfaction de cette espèce en France et de la diminution annoncée de son aire de répartition dans les années à venir du fait du changement climatique. Elle est en plus soumise à différents impacts anthropiques (pollutions en tout genre : physiques, chimiques…) qui dans le meilleur des cas, limitent son développement et dans le pire, conduisent à son absence dans des milieux qui devraient lui être propices.

Face à ce constat, la protection de cette espèce semble une priorité et c’est le cas pour votre Fédération.

Aujourd’hui en France, les mesures permettant cette protection sont peu nombreuses et/ou inadaptées. Nous en avons noté quatre : deux interdisant totalement le prélèvement : la mise en réserve et les parcours no-kill ; deux autorisant le prélèvement : la Taille Légale de Capture (TLC) et les quotas. En prenant l’exemple des réserves de pêche, accroître leurs nombres ainsi que leurs champs d’action, est selon nous, contre-productif puisque notre but est de parvenir à la préservation des espèces tout en permettant encore aux pêcheurs de pratiquer leur passion sur un large territoire. Les secondes possibilités ont quant à elles, une limite scientifique : en effet, la réalité biologique de la truite fario rend le principe de TLC difficilement applicable puisque, s’il devait être scrupuleusement suivi, il nécessiterait la mise en œuvre sur notre seul département de toutes les TLC qu’il est possible de faire appliquer. Ce serait la seule cohérence avec ce principe et encore, nous avons probablement des cours d’eau où les truites n’atteignent jamais les 18 cm et certains où, à une taille de 30 cm, une truite ne s’est toujours pas reproduite. Cela morcellerait notre territoire de manière tellement complexe qu’il serait impossible pour le pêcheur de s’y retrouver.
Ensuite, la capacité d’un milieu à produire des poissons en taille et nombre suffisants est directement liée à la taille et la productivité de ce milieu. La capacité d’un milieu à supporter un prélèvement est donc liée à cela, ainsi qu’à la fréquentation qu’il subit de la part des pêcheurs, ce qu’on appelle la « pression de pêche ».

Ces limites dans les possibilités de gestion, face à la diversité de nos milieux ainsi que des pratiques et des sensibilités de chaque pêcheur, conjuguées à une volonté d’éviter une réglementation trop complexe, fait que l’équilibre « parfait » est inatteignable. Or, nous travaillons pour tous les pêcheurs et cherchons à prendre des mesures acceptables par tous, à défaut de convenir à chacun. La Fédération ne cherche donc pas à culpabiliser et stigmatiser le pêcheur qui désire prélever quelques poissons mais prend position en faveur d’une prise de conscience nécessaire de la part des pêcheurs que la pêche évolue, qu’elle n’est plus seulement un moyen de consommer du poisson et qu’il est urgent de faire, si ce n’est le maximum, au moins ce que l’on peut pour protéger les espèces en danger.

Voilà les raisons pour lesquelles nous avons décidé d’appliquer depuis le 1er janvier 2019, la réglementation suivante : le quota de captures de salmonidés en première et en deuxième catégorie piscicole est désormais fixé à 6 par jour et par pêcheur DONT 4 truites fario maximum.



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