LES CARACTÉRISTIQUES DES MILIEUX AQUATIQUES TARNAIS
© Big Bang Communication
Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse
(modifié)
LES CARACTÉRISTIQUES DES MILIEUX AQUATIQUES TARNAIS
© Big Bang Communication
Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse
(modifié)
1ÈRE CATÉGORIE PISCICOLE
1. COURS D'EAU SALMONICOLES
Ruisseaux et rivières de montagne, aux eaux vives et fraiches.
température très fraîche
profondeur faible
fond de pierres et galets
eaux très vives
Ces milieux accueillent une faible diversité d’espèces, uniquement des Truites et des poissons de petite taille. Leur corps est allongé et adapté à la nage dans les courants, ils supportent les températures très fraîches :
La Truite Fario
La Truite Arc-en-Ciel
Le Saumon de Fontaine
Le Vairon
Le Goujon Occitan
La Loche Franche
La Lamproie de Planer
2ÈME CATÉGORIE PISCICOLE
2. COURS D’EAU CYPRINICOLES D’EAUX VIVES
Rivières de plaine aux eaux vives et tempérées.
température tempérée
profondeur moyenne
fond de graviers et galets
eaux vives
Dans ces milieux vivent des cyprinidés de taille petite à moyenne, au corps allongé et adapté à la nage dans les courants :
Le Vairon
La Vandoise Rostrée
Le Toxostome
Le Goujon Occitan
Le Chevesne
Le Barbeau Fluvatile
On y retrouve également des espèces nouvelles :
Le Spirlin
L'Epirine Lippue
Mais également une espèce exotique envahissante :
Le Pseudorasbora
3. COURS D’EAU CYPRINICOLES D’EAUX CALMES ET PLANS D’EAU
Grands cours d’eau de plaine, larges, profonds, eaux calmes et
«chaudes».
température chaude
profondeur élevée
fond de sable et vase
eaux calmes
Ces milieux accueillent une grande diversité d’espèces, des cyprinidés de toutes tailles au corps généralement trapu :
Le Rotengle
La Brème Commune
Le Gardon
L'Ablette
La Bouvière
Le Carassin Argenté
La Tanche
La Carpe
Des carnassiers, au corps généralement plus fuselé, adapté à la chasse :
Le Black Bass
Le Sandre
Le Brochet
La Perche Commune
La Grémille
Le Silure
Mais également des espèces envahissantes :
Le Poisson-Chat
La Perche-Soleil
La Gambusie
LA DYNAMIQUE DES COURS D’EAU
Une rivière est vivante, elle change au fil des saisons et des années. Ses eaux peuvent être
très basses pendant l’été lors de l’étiage et très hautes pendant l’hiver lorsque les
précipitations sont importantes, jusqu’à même déborder régulièrement de son lit pendant les
crues.
Érosion : Une rivière a besoin de dépenser son énergie, elle creuse et façonne les
paysages à chaque crue. A l’extérieur des méandres, elle érode les berges qui deviennent
abruptes et concaves. L’eau se charge alors en sédiments qu’elle a arraché à la berge. A
l’intérieur des méandres, la vitesse de l’eau est plus faible. Les sédiments les plus fins
arrachés en amont s’y déposent, créant une pente douce et convexe.
L’érosion des berges et le dépôt des matériaux sont des phénomènes naturels et de rééquilibre
des forces de la rivière, il est donc impossible de les supprimer. Les aménagements de
protection de berges et le curage des cours d’eau ne règlent pas le problème : ils ne font que
le déplacer.
© Big Bang Communication
Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse
La ripisylve est l’ensemble de la végétation qui borde les cours d’eau. Les racines permettent
d’épurer les eaux provenant des terrains avoisinant, maintiennent les berges lors des crues et
fournissent des abris à la faune piscicole. Les branches abritent d’autres espèces inféodées au
milieu aquatique (oiseaux, mammifères, …), limitent le réchauffement de l’eau par leur ombrage
et fournissent des abris une fois tombées à l’eau.
LES PERTURBATIONS
Les milieux aquatiques sont les récepteurs de toutes les pollutions engendrées par l’homme, que
ce soit par rejet direct ou par infiltration à un endroit du bassin versant. Ces pollutions
peuvent être d’origine urbaine (eaux usées contenant des déchets
organiques, chimiques ou médicamenteux), agricole (résidus de
nitrates, herbicides, insecticides, etc. sur les cultures, médicamenteux pour les élevages, …)
ou industrielle (polluants spécifiques à chaque activité). Toutes ces
pollutions ont un impact direct sur la qualité de l’eau, la survie des peuplements piscicoles et
à plus long terme sur leur santé et leur reproduction.
L’Office Français de la Biodiversité (OFB) : Opérateur national de référence pour l’eau et la biodiversité, il est l’outil du respect de l’action de l’Etat dans les territoires face aux usages de la nature.
De nombreux travaux en rivière ont été réalisés dans les années 1970-1980 lors des opérations de remembrement. Les conséquences sont une uniformisation des milieux : linéaire réduit en longueur, disparition des alternances radiers-mouilles et des bras morts, uniformisation de la granulométrie, disparition des caches et des abris, etc. Les capacités d’accueil et de reproduction de la faune piscicole s’en trouvent considérablement réduites.
Leur construction impacte de manière durable tout un bassin versant.
La retenue noie les zones courantes sous des profondeurs parfois
importantes créant des zones peu oxygénées. Le ralentissement du courant tend à augmenter la
température de l’eau. La retenue s’envase et il n’y a plus de zones de reproduction pour les
poissons lithophiles (se reproduisant sur un substrat minéral tel que les graviers). Le
peuplement d’origine disparaît au profit de poissons d’eau calme, habituellement présents dans
les grands cours d’eau de plaine plus en aval.
Dans le cas d’une usine hydroélectrique, l’eau sera dérivée jusqu’aux turbines et restituée
plusieurs dizaines de mètres voire plusieurs kilomètres en aval. Dans
le tronçon court-circuité, le débit est réduit drastiquement, limitant fortement la capacité
d’accueil du milieu et la vie piscicole. Par ailleurs, le rechargement en graviers et galets ne
se fait plus sur la rivière en aval, les matériaux restant bloqués en
amont du barrage : les zones de reproduction pour les poissons lithophiles se
raréfient. De plus, le barrage
« bloque » les petites crues qui
permettraient au milieu de se régénérer et le milieu s’appauvrit. Le régime hydrologique du
cours d’eau est bouleversé et le peuplement piscicole s’adapte difficilement.
Le problème de l’isolement des populations à l’échelle du bassin versant : Les déplacements pour la recherche de zones de nourrissage, d’abris et de reproduction s’en trouvent limités, ce qui réduit les chances de survie des individus mais également du peuplement sur le long terme. D’une part, le cloisonnement des populations réduit la diversité génétique des individus, ce qui les fragilise à long terme en les rendant plus vulnérables aux maladies et aux variations du milieu par manque d’adaptabilité. D’autre part, les poissons n’auront pas la mobilité nécessaire pour échapper à un épisode perturbateur comme un étiage sévère ou une pollution, ce qui aggravera les mortalités. Enfin, le cloisonnement des milieux interdira également la recolonisation du milieu.
© Big Bang Communication
Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse
LA GESTION DES ESPÈCES PISCICOLES
Afin de connaitre les peuplements piscicoles des cours d’eau du département, la Fédération
réalise régulièrement des inventaires par pêche électrique. Les pêches d’inventaire sont
réalisées à l’aide d’un matériel de pêche portable constitué d’une batterie utilisée pour créer
un courant électrique dans le cours d’eau entre une cathode (pôle positif) et une anode (pôle
négatif). Les réactions et les mouvements des poissons sont fortement perturbés par le champ
électrique ainsi produit et ils sont attirés malgré eux vers l’anode. Ils peuvent alors
facilement être prélevés à l’aide d’épuisettes.
En pratique, les opérateurs remontent la station définie d’aval en amont :
- les porteurs d’anodes se placent devant ; ils plongent l’anode par à-coups pour surprendre le
poisson ;
- les porteurs d’épuisettes se placent derrière eux afin de capturer les poissons qui remontent
vers l’anode ;
- Ils les placent ensuite dans des seaux transportés à leur suite.
L’opération est reconduite sur un deuxième passage qui permet d’estimer le coefficient de
réussite de la pêche. Il sera ainsi possible d’en déduire, par comparaison des résultats obtenus
entre les deux passages, la biomasse totale du secteur pêché.
Une fois prélevés, les poissons font l’objet d’une biométrie : ils sont identifiés, mesurés,
pesés et examinés afin de déterminer d’éventuels problèmes sanitaires (parasitisme, nécroses,
...).
A la fin de la pêche les poissons sont remis à l’eau et ils ne gardent aucune séquelle du
traitement subit. Seules les espèces « susceptibles de créer des déséquilibres écologiques » ne
sont pas remises à l’eau.
Les espèces piscicoles qui vivent actuellement dans nos cours d’eau n’ont pas toutes la même
origine. Certaines ont toujours été présentes (autochtones), d’autres ont été introduites plus
ou moins récemment pour des raisons diverses, volontaires ou non, et se sont acclimatées.
L’état des populations à l’échelle nationale et internationale n’est pas la même. Certaines
espèces sont en danger de disparition et sont protégées par des lois sur l’environnement avec
des restrictions de pêches (date d’ouverture, taille de captures, …). D’autres sont considérées
comme invasives et font l’objet de réglementations particulières (interdiction de remise à l’eau
voire même de transport).
Dans le cadre du développement du loisir-pêche, deux salmonidés sont introduits à l’âge adulte
dans les cours d’eau et les plans d’eau du département : la Truite arc-en-ciel et le Saumon de
fontaine. Ces deux espèces d’origine nord-américaine ne réussissent pas à se reproduire dans nos
cours d’eau et ne sont pas considérées comme acclimatées.
Parmi les espèces déversées, certaines sont plus compétitives et plus agressives que les
poissons autochtones, ou simplement moins exigeantes en termes de qualité d’eau ou de milieu,
elles peuvent alors menacer leur survie. Ces espèces sont alors classées dans la catégorie
" Espèces exotiques envahissantes " : Poisson-chat, Perche-soleil, Pseudorasbora, Gambusie et
toutes
les
espèces d'écrevisses originaires d’Amérique du Nord.
L’objectif étant de limiter au maximum leur dissémination pour protéger les espèces locales,
le
Code de l’Environnement prévoit une réglementation spécifique : interdiction de les déverser
dans un cours d’eau, de les utiliser comme vifs et pour certaines de les transporter
vivantes.
La préservation de la faune locale d’introduction d’espèces « hors-bassin » est importante. Malgré que la loi interdise l’introduction d’espèces « non françaises », elle ne prend pas en compte les spécificités régionales. Or, d’un bassin hydrographique à l’autre, les peuplements sont très différents et aujourd’hui plusieurs espèces ont fait leur apparition dans le département, sans que l’on puisse encore évaluer leur impact sur la faune locale. Depuis 2010, trois nouvelles espèces de poissons ont pu être observées dans le département : le Pseudorasbora, l’Épirine lippue et le Spirlin.
Afin de préserver la biodiversité et les spécificités locales, deux règles sont
à suivre :
- Ne pas déverser une espèce non connue dans le bassin ;
- Ne pas déverser une espèce qui semble connue mais qui a récemment été divisée en plusieurs
espèces différentes. Deux exemples :
1/ Des recherches en génétique ont déjà permis de mettre en évidence 3 lignées de truites
(Atlantique, Méditerranéenne et Corse) et autant de souches que de bassins versants. Voir étude génétique truite
2/ Les recherches plus récentes ont permis d’établir 2 espèces de brochets. Dans le Tarn, le
Brochet commun semble être issu de déversements tandis que le Brochet aquitain serait
autochtone. Voir étude brochet
LES ACTIONS DE PROTECTION ET DE GESTION DES MILIEUX
La Fédération bénéficie d’un agrément pour la protection de l’environnement lui permettant de donner des avis techniques sur différents projets en relation avec les milieux aquatiques. Elle assure un rôle fondamental dans leur défense et leur protection auprès de diverses instances" (Préfecture, DDT, DREAL, DTESPP, Agence de l'Eau, ...). Elle est amenée en effet à participer aux réunions de planification à l'échelle du département comme du bassin Adour-Garonne. Elle est également sollicitée pour donner des avis techniques sur les projets pouvant impacter les milieux aquatiques. Dans les deux cas son rôle est d'apporter son expertise de terrain sur les milieux et la faune piscicole, puis de proposer des alternatives permettant d'éviter ou limiter les impacts des projets. La Fédération participe également aux projets menés par ses partenaires sur le département : Site Natura 2000, Charte forestière du Parc Naturel Régional du Haut Languedoc, Plan de Gestion Particuliers (PGP) des syndicats de rivières et de bassin, révision des Schéma de Gestion et d'Aménagement des Eaux (SAGE), Inventaires zones humides...
En vue d’améliorer la connaissance des milieux sur son territoire, la Fédération réalise des
études sur diverses thématiques. Ces investigations contribuent à l’amélioration des connaissances au
niveau national et peuvent être utiles aux acteurs gestionnaires des milieux aquatiques pour
mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes et des espèces qui y vivent.
Actuellement, la Fédération travaille principalement sur les thématiques suivantes :
- Réalisation d'inventaires piscicoles ponctuels, permettant d'avoir une vision globale des peuplements piscicoles sur l'ensemble du département ;
- Suivi pérenne de 10 stations placées sur différents cours d'eau, intégrant un suivi piscicole et thermique sur le long terme ;
- Réseau de suivi des lacs, avec 3 sites suivis en rotations sur 3 ans ;
- Etude des populations d'écrevisses à pattes blanches du département : état des lieux des populations, diagnostics des cours d'eau et mise en place d'actions de restauration avec nos partenaires ;
Retrouvez ci-dessous les études réalisées par la Fédération depuis 2005 :
Microhabitats de l'agout
Année 2005
SUIVI EFFICACITÉ PASSES À POISSONS CEROU
année 2010
ÉCREVISSES À PATTES BLANCHES DE L’AGOUT ET DU GIJOU
années 2010/11
Génétique des truites fario
années 2010/11/12
TRUITES FARIO DE LA VÈBRE ET DE LA DURENQUE
année 2014
SUIVI FRAYÈRES ARTIFICIELLES
année 2014
MILIEUX CYPRINICOLES / BROCHET AQUITAIN
année 2017
SUIVI ÉCO-PATHOLOGIQUE
année 2020
Détermination des Niveaux Typologiques Théoriques du Tarn
année 2020
La Fédération mène des actions pour améliorer les conditions du milieu et réalise des aménagements en faveur des espèces piscicoles. Ces actions visent à restaurer la fonctionnalité des milieux et participent à l’amélioration de la qualité de l’eau.
RESTAURATION DU LIZERT
Année 2015
RESTAURATION D'AQUAVAL
années 2014/15/16
La Fédération mène également des actions pour rétablir la libre circulation des espèces piscicoles et améliorer le transit des sédiments.
CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE GREÏSSENTOUS
Années 2014/15/16
CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE COLOMBIÈRE
Années 2010/15/16
CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE DADOU AVAL
années 2014/15/16/17
PLAN DÉPARTEMENTAL POUR LA PROTECTION DES MILIEUX AQUATIQUES ET LA GESTION DES RESSOURCES
PISCICOLES (PDPG)
En 2020, La Fédération a réactualisé son Plan Départemental pour la Protection des milieux
aquatiques et la Gestion des ressources piscicoles (PDPG).
Ce document fait le bilan de l’état des lieux de nos cours d’eau et de leur peuplements piscicoles.
Il propose également des actions de protection et de restauration. Le Conseil d’Administration a
validé ce document en décembre 2020 ainsi que son Plan des Actions Nécessaires 2021-2025 (PAN), qui
est la fiche de route de la Fédération pour les 5 années à venir en termes de gestion et protection
des milieux aquatiques.
Parmis les actions prévues au PAN, on peut citer par exemple :
A l’issue des 5 ans du PAN, une évaluation sera menée et un nouveau
plan d’actions établi.
Synthèse non technique
TÉLÉCHARGEZ
Glossaire, codes poissons et bibliographie
TÉLÉCHARGEZ
1. La méthodologie du PDPG
TÉLÉCHARGEZ
2. Milieux & espèces piscicoles du Tarn
TÉLÉCHARGEZ
3. Actions pouvant être menées
TÉLÉCHARGEZ
4. Fiches contextes
TÉLÉCHARGEZ
5. Diagnostic & Synthèse
TÉLÉCHARGEZ
6. Plan des actions nécessaires
TÉLÉCHARGEZ