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01-09-2020
Interview de Pascal Pouzenc, chef du service départemental du Tarn de l'OFB

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L'Office Français pour la Biodiversté est un nouveau partenaire technique pour la Fédération, retrouvez l'interview de Pascal Pouzenc, chef du service départemental du Tarn pour en savoir plus sur cette nouvelle structure.

L’Office Français pour la Biodiversité est officiellement né le 1er janvier 2020, pouvez-vous nous présenter ce nouveau service de l’Etat ? Comment est-il structuré et organisé dans le Tarn ?

L’Office français de la biodiversité (OFB) est un établissement public dédié à la sauvegarde de la biodiversité. Une de ses priorités est de répondre de manière urgente aux enjeux de préservation du vivant. Créé au 1er janvier 2020 par la loi n°2019-773 du 24 juillet 2019, l’Office français de la biodiversité est sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Pierre Dubreuil en est le directeur général. L’OFB regroupe les agents de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Unir ces deux établissements dans la lutte pour la protection de la nature, permet de rassembler des expertises, sur les milieux aquatiques, terrestres et marins et faire front commun contre les menaces qui pèsent sur la biodiversité en France. Regrouper ces deux entités, dont les agents sont implantés sur l’ensemble de l’hexagone et les Outre-mer, c’est aussi assurer un ancrage solide dans les territoires pour agir à l’échelle locale. Le service départemental du Tarn compte 15 agents, dont un chef de service et un chef de service adjoint. Pour assurer un maillage efficace, les agents sont répartis sur deux Unités Territoriales (Albi/ Castres) sous la responsabilité de 2 chefs d’unité. 3 référents thématiques (police judiciaire, Cites-Faune sauge captive, activités en milieu naturel) épaulent et renforcent en cas de besoin les unités territoriales. Le siège du service se situe à Albi au sein de la cité administrative.

D’un point de vue général, quelles sont les missions prioritaires menées par l’OFB ? Et plus précisément en ce qui concerne la pêche et la protection des milieux aquatiques ?

Ce nouvel établissement public est responsable de 5 missions complémentaires :
• la connaissance, la recherche et l’expertise sur les espèces, les milieux et leurs usages
• la police de l’environnement et la police sanitaire de la faune sauvage
• l’appui à la mise en œuvre des politiques publiques • la gestion et l’appui aux gestionnaires d’espaces naturels
• l’appui aux acteurs et la mobilisation de la société Le milieu aquatique subit de nombreuses pressions d’origines diverses et la priorité de ce nouvel établissement est bien de faire cesser toutes ces nuisances et si possible de les réparer. La séquence « éviter, réduire, compenser » est une ligne conductrice et une priorité au cours du traitement des dossiers.

En matière de police de la pêche, les agents de l’OFB et de la Garderie Fédérale collaborent afin de faire respecter la loi pêche. Comment se déroulent ces opérations spécifiques et comment sont-elles déterminées puis organisées ?

Les liens coopératifs avec la Garderie Fédérale se sont tissés au cours de séances de formations, d’échanges d’informations et de contrôles communs. L’objectif à terme a toujours été d’amener ces gardes particuliers vers une autonomie et une compétence reconnue en matière de police de la pêche. La Garderie Fédérale et le service départemental de l’OFB fonctionnent et coopèrent régulièrement. Confiance, respect mutuel, appui et partage d’informations sont les ingrédients d’un fonctionnement efficient. Les deux entités sont aujourd’hui complémentaires. L’OFB priorise ses missions sur la protection du milieu aquatique : pollutions, altération, dégradation des milieux, continuité écologique, etc. La Garderie Fédérale assure pour partie la police de la pêche. En cas de braconnage sur des espèces à enjeux ou des espèces migratrices, l’OFB prête main-forte à la Garderie Fédérale.

Nos espaces naturels et nos cours d’eau subissent encore trop de pollutions ou de dégradations diverses qu’elles soient domestiques, industrielles, ou encore agricoles. Les pêcheurs sont susceptibles d’être à l'origine d’un signalement. Comment peuvent-ils agir ? Que doivent-ils faire s’ils sont confrontés à cette situation ?

La DCE (Directive Cadre Européenne) et le SDAGE Adour-Garonne (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) fixent des objectifs de bonne atteinte de la qualité des milieux aquatiques d’ici 2027.  L’effort porte sur l’ensemble des pressions que vous venez de citer. Il s’agit d’un véritable défi qui ne peut être atteint par les seuls services de l’Etat. Les pêcheurs, au même titre que les chasseurs et tous les usagers de la nature, sont de véritables sentinelles qui assurent une veille environnementale. A nous de saisir ces opportunités et de générer des synergies dans l’objectif de préserver nos milieux et nos espèces. 


En France, comparé à d’autres départements comment se situe le Tarn dans un contexte d'érosion accélérée de la biodiversité ?

Le département du Tarn est situé au croisement de 3 régions bioclimatiques différentes : domaine atlantique, domaine continental et domaine méditerranéen. Cette situation particulière induit une diversité de paysages (géologie, climats, relief) et donc d’habitats réservoirs d’une biodiversité riche. L’expression de cette biodiversité dépend d’un équilibre fragile entre pression anthropique et pression naturelle. Or la Région Occitanie et le Tarn sont soumis à un essor démographique et une artificialisation des sols accrue qui contribuent petit à petit à l’érosion de cette biodiversité. Si l’on se réfère au seul indicateur des flux d’artificialisation des sols suivi par le CEREMA*, sur la période 2018-2019, on observe que l’ouest du Tarn et les grandes agglomérations du département sont en particulier concernés par cette transformation des milieux naturels, agricoles ou forestiers.

* Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement



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